dimanche 27 septembre 2015

Galles a la dalle !

Depuis des semaines et des mois, l’Angleterre-Pays de Galles du 26 septembre, 127e choc entre les voisins honnis, sentait bon le match crucial des phases de poule de cette huitième Coupe du monde de rugby. Une confrontation aux allures de huitième de finale dont le résultat devait entailler les chances de qualification du perdant, les Britanniques partageant la « poule de la mort » avec un autre ténor du rugby mondial, l’Australie. Au coup de sifflet, les Gallois sont amoindris par les blessures récentes de deux titulaires : Halfpenny, pas de chance pour un sou, Webb, joueur de classe World Wide. Contre l’Uruguay, le Poireau a même perdu Allen. Les Anglais, eux, devront se passer des services du charpenté Joseph.

A Twickenham, après les hymnes, il déclare la War ouverte, Burton. Dans une formidable débauche d’énergie cautionnée par le Pape Jean-Pierre, les deux armées s’envoient tour à tour à la face leurs missiles bibliques ; pour éviter que sur le pré ne règne la loi de Lawes, Roberts propulse dans le buffet anglois son quintal à volonté. A la 20e, les tentatives de débordement de ce cher Watson restent vaines : 6-6 grâce aux fiables bottes des 10. Cependant, léger avantage aux Anglais, en particulier en mêlée : Dan s’y Cole.

A la mi-temps de la première mi-temps, fait marquant, Lydiate, tracteur n°6, fidèle à sa réputation, d’un plaquage aux chevilles, tête la première, chope Wood qui allait au charbon ; Laporte crie au complot, les esprits s’échauffent, les corps s’empoignent ; le marron démange Mike Brown ! Mais face aux perches, le pack gaulois pris par la patrouille permet à l’Albion de prendre les commandes pour la première fois du match (9-6). Quand à la 27e Jonny May profite d’une erreur de marquage de George North, à l’ouest, pour planter petit côté le premier essai du match, pour Wales le cochon est dans le maïs ; on voit mal un adversaire si perfide lâcher un avantage de dix points (16-6). Brad barrit de plaisir, cependant Wales reste dans le coup : la percée plein champ de Scott Williams fait oublier les ballons perdus en touche ; Biggar réduit l’écart avant la pause (16-9). 

 The Chopper en action

Au retour des vestiaires, Lancaster launch Bury et l’excellent Ben Youngs sets the night on fire ; Farrell enquille, so does Biggar, profitant de l’indiscipline anglaise (22-15, 54e). Les Diables rouges ont-ils les balls assez grosses pour renverser ce match ? Emmené par un Faletau des grands soirs, monstrueux derrière sa mêlée, revigoré par les rentrées de Ken et de Samson, le pack n’a pas dit son dernier mot, Jeanpierre ! Après une nouvelle pénalité de Jean-Marie Biggar (22-18), le schmilblick prend pour Wales une tournure de scénario catastrophe avec la sortie sur civière du très en vue S. Williams, à la 62e. Avec la volonté évidente d’enfin se détacher au score, les Anglais envoient tout le jeu qu’ils trouvent sous la pédale de Chris : sur l’aile gauche il n’y a pas de May qui tienne en place, et sur une énorme action anglaise, la défense galloise aux abois, qui plie mais ne rompt pas, perd son ailier Amos blessé à l’épaule, et son arrière L. Williams, K-O. Jenkins, 46 ans, est à la faute. 25-18 (69e). Roussi.

Puis il y a cette action venue d’ailleurs, deux minutes plus tard, où Roberts fait une passe, décalant un énième Williams, Lloyd celui-ci, qui prolonge d’une merveille de coup de pied de recentrage pour son demi de mêlée. Essai de Monsieur le 9 entre les poteaux. 25-25. Ni vu ni pola.

A six minutes du terme, de près de cinquante mètres, Big Art, l’artisan de la victoire, passe sa septième pénalité de la soirée, redonnant l’avantage aux siens. La Rose aurait pu égaliser en toute fin de match mais elle préféra jouer la gagne en tapant en touche. Le char Teris à lui seul bouta hors du terrain le groupé pénétrant qui s’ensuivit. Garcès la fin du match siffla ; unhappy, Farrell Williams félicita. 

jeudi 17 septembre 2015

Connaissez-vous le Léopard Masqué ?

C’est rue Daguerre, à Paris, dans le 14e, il y a par là quatorze jours, un samedi, vers quatorze heures, je crois. La température ? Quatorze degrés à tout casser, la voix, la routine, la croûte, la baraque, la gueule, la tirelire, la nénette, la margoulette et même la clavicule. J’ai le ventre plein aux as, bien garni du Bento 2 que je viens d’absorber chez Yoki, rue du Maine. Mais pourquoi ce con, se demanderont les demandeurs d’emploi, nous parle-t-il de sushis dans un billet intitulé « Connaissez-vous le Léopard Masqué ? » ? Rassurez-vous, j’ai la réponse à cette question que je me pose aussi, en même temps que vous, là, devant cet écran maculé de taches oscillant entre la chiure de mouche et la crotte de nez.

En gros, je traîne ma grole rue Daguerre, vous savez, ce genre de promenade digestive, que l’on voudrait aussi solitaire qu’intestinalement ça va pas fort… Il faut croire, hélas ! que le vent du boulet parvint au numéro 90 car voilà pas qu’une crème de bonhomme se pointe sur le perron en me lançant : « Ça gaze ? »

C’est bien, ça, comme réaction ! Moi, je ne sais pas ce qui me prend, je réponds en russe quelque chose qui peut se traduire par « Daguerre et Pet ».

Non, non, la maison n’est pas close

Alcide – c’est le petit prénom du gars qui bulle quand moi je gaze – kife mon russe et m’invite à entrer dans la charmante boutique des éditions du Léopard Masqué. Mais pourquoi un tel nom ? Pourquoi ? Je fais remarquer, intelligemment me semble-t-il, que le Casoar Casqué aurait marché aussi… « Mouais, on y a pensé… Au Canard Laqué aussi… Le Richard Gasqué, pareil, on y a pensé, mais on a trop peur de se faire racketter ! L’Eurostar à Quai… Trop bateau ! » Moi je propose encore le Pélo Tard Pacsé, mais comme le Léotard Sexy, comme le Salopard Taxé, ils y ont pensé aussi ! D’ailleurs, ici c’est Gordon qui décide.

Je demande qui est Gordon quand surgit un jeune blanc-bec qui demande à Alcide s’il n’a pas quelques cartons à lui prêter pour son déménagement. « Ah non, désolé Léo ! » Léo part fâché.

Gordon, c’est Gordon Zola en fait. Sérieux. Le fondateur des éditions en 2004. « Un sacré numéro » d’après son acolyte. Sacré numéro un de la littérature humoristique en France en tout cas. Gordon Zola écrit des romans historico-déconnants et des polars humoristico-délirants qui n’ont pas tous le fromage pour sujet (Mozart est là, Les suppôts de Sitoire, Un manchot pour l'Empereur) ; il est le concepteur et l’auteur principal de la série de romans parodiques « Saint-Tin et son ami Lou » dont je ne peux m’empêcher de vous livrer quelques-uns des truculents titres : L’affaire tourne au sale, Le sceptre du tocard, Le « 13 heures » réclame le rouge, On a fait un marché sur la Lune… D’après sa page Facebook, tous ses livres ont obtenu des prix… allant de 11 à 21 euros ! 

Léopard te Voici

Alcide, il a de quoi être fier de sa boutique. On se sent chez l’Léopard comme chez Mémé. Couleur, chaleur, bel esprit ! Partout les couvertures très gaies de Tristan Badoual, partout les bons mots de Gordon envie de tout lire ! Il paraît que celui-ci vit avec sa chatte et ses trois piranhas domestiques, mais comme dit mon chouchou, « Zola ne nous regarde pas ! » Alcide, qui n’en manque pas une, me raconte le grand coup de neuf qu’il a donné tantôt à la boutique, les travaux, la peinture, quand Gordon, impatient, lui cria : « Alcide, action ! » Ils prirent des photos, naturellement, quand tout fut fini ; je me demande s’il a mis le flash, Gordon…