jeudi 29 janvier 2015

France-Espagne, rivaux viraux

Notre rivale, et c'est viral, c'est l'Espagne. Nous adorons détester les Espagnols. Nos cousins latins, comme les Italiens, nous énervent car ils nous ressemblent beaucoup et trop peu à la fois.

Leurs sossotants "sí sí" d'impératrice ou leurs Kinder buenos días nous agacent autant que leurs raclures de gorge. Si pour chaque j elle nous joue un r, la langue espagnole aime également faire des b avec des v. Gare à la précocité dans ce pays où "vite" devient "b…" ! Vref. 
Dominguez, Rodriguez, Perez, Fernandez, Pèrelachez, Fadiez, Charentez... La singularité des noms espagnols fait qu'on a envie de les conjuguer à la deuxième personne du pluriel. Et pour les arrogants Martin, Dupont ou Durand que nous sommes, ces noms prenant trop d'aise nous excèdent. Et puis un pays où on dit "hola" pour dire bonjour, non mais allô !
Et ils s'auto-proclament rois de la charcuterie, bien que leur cochonnaille fasse rire les Ardéchois, eux, les véritables compositeurs des quatre salaisons. Eh oui, Espagne : là où ton art déchoit, c'est quand tu commences à planquer un mauvais sauc' sous une couche de piment. Ça m'étonnerait à peine que "chorizo" veuille dire "cache-misère". Enfin, ne vous y méprenez pas, il y a quand même des gens bons en Espagne et pas que des sales amis.
Ah, et ils ont un roi ! Quelle désuétude, Jean-Charles ! Une couronne en Espagne… c'est pas réel, Madrid ! Surtout quand on a l'ETA aux basques. 

Qué ?

Enfin, outre ces considérations chauvines primaires, c'est surtout en sport que les Espagnols nous agacent. Quand ce n'est plus l'heure de la sieste, l'Espagnol libère l'Ibère qui sommeille en lui.
Dans toutes les compétitions il brille comme le sourire de Javier Bardem. 

Ils se sont approprié le foot des Anglais en se faisant un plaisir de leur mettre des bâtons dans les roux. "Sergio Ramos, tapas est magnifique !" dira souvent Iker, en surveillant le ballon sous tous les angles. Et en attaque, il était quand même cool Raùl. À Barça, rien d'autre à dire. 
Les Espagnols gagnent aussi notre Tour de France, I'm singing Indurain ! Et Alberto, qu'on t'adore ou qu'on t'haïsse, reconnaissons que tu es fort. 
Chez Roland, gare aux coups droits de Nadal, pour qui le revers est une victoire. Face à lui, la terre est battue à un point tel qu'on y découvre un Roger fait d'erreurs. 
Même au basket, les frères Gasol carburent au gaz pas chaud et nous lancent des tomates. 

Leur meilleure attaque, c'est l'offense !

Surtout, les Espagnols ont été jusqu'à transformer le handball, sport nordique, en spécialité sudiste le temps d'un mondial. Un peu de la même manière que nous Français, avons lâchement volé la frite aux Belges (une de nos meilleures blagues belges, soit dit en passant, tu es dans les choux Bruxelles !)*. 

Le temps est aux retrouvailles : France et Espagne vont de nouveau croiser le fer, balle à la main. Il nous faudra un Thierry au meilleur de sa forme, un Karabatic carré et bâti, un mythe de Daniel Narcisse plus beau qu'une fleur pour reconquérir cette couronne perdue. Il faudra les endormir. Quand on hiberne l'hiver, on y berne l'Ibère. 
Pour gagner cette demi-finale, la France devra franchir un cap, que dis-je un cap, une péninsule ! Ce match sera un immense challenge pour les experts, ex-perdants du Mondial. Sachez-le, chers adversaires, ce ne seront pas des experts ami-ami ! 

Quoi qu'il en soit, Espagnols, vous aurez l'honneur de nous offrir encore une belle lutte. Et même si vous avez un cheveu sur la langue, nous sommes très bien placés, chers rivaux, pour dire au monde entier que vous n'en avez pas un dans la main quand il s'agit de nous battre. 

Que le meilleur gagne** !

Nikola Karabattu ?

* en même temps, Belgian Fries sonne tellement moins bien que French Fries. Mais nous nous éloignons du sujet, et je parle bien assez de patates dans mes articles. 
** et si possible, qu'il soit français !

mardi 27 janvier 2015

Marjorie

La semaine dernière, mon coblogueur trouva malgré la crise de l’immobilier de quoi louer à Lyon en la chabalesque personne de Sébastien. A cette époque, j’étais déjà à la rue. (Si vous me demandiez de sortir suite à cette entrée en matière farfelue, je serais bien embêté.) Bref, quand je pris connaissance sur ce blog de la nouvelle d’emménagement, j’eus bon espoir de m’incruster dans leur coloc très L’Oréal et dandy, pour quelques nuits seulement, histoire de me dépanner ; mais mon enfoiré de coblogueur refusa, m’expliquant mielleusement de sa petite bouche en cul-de-poule que sa chabalesque co-loque prenait toute la place, tout l’appart, tout le temps. C’est un peu gros. Toujours dans le besoin, je me mis donc moi aussi à chercher une coloc, plutôt meublée, pareil, genre armoire à glace. Je contactai Bernard Laporte, d’entrée, puis son père, Lachaise, puis le tennisman Juan Martin de la Poutre, et son frère, Vladimir Poutrine. Quatre vents, que je me suis pris. Quatre vents. Ça te fait réfléchir. Je me suis dit : « Séraphin, au fond, est-ce vraiment un mec qui te ferait plaisir ? » Trois heures de film après, j’aimais les filles. Coblogueur avait loué une forte personnalité du rugby masculin, je louerais une belle personne du rugby féminin. Belle… et Sébastien.

Une belle personne du rugby féminin… Oh ! Je n’hésitai pas longtemps ! 1m71, 136 demi-kg. Solide, la coloc. Non, non, détrompez-vous, ce n’est pas une femme à barbe. Elle est moins connue du grand public que Séb, ou Kockott. Dans le MDR* comme ailleurs, vous signez MM, bébé. Mireille Mathieu, nan j’déconne, Marjorie Mayans, also known as la « reine du plaquage », révélation rugbystique du dernier Six Nations et de la dernière Coupe du Monde, voici douze raisons pour lesquelles notre coloc, vous et moi – en tout bien tout honneur, précisons-le ! – ne peut se dérouler qu’à merveille :
1)    Je suis beau gosse ; le bronzage d’un Titi, les favoris d’un Médard, les yeux d’un O’Callaghan.
2)    Vous êtes belle, d’une beauté… agréable, et vos cheveux d’un blond très blagnacais me feront oublier mes problèmes de blé.
Photo volontairement réduite car ce blog n'est pas un rince-œil.
3)    Je vous appellerai Marjolie et je vous écrirai des poèmes.
4)    Je vous laisserai gagner au bras de fer.
5)    Je ne vous appellerai pas Ma jaunie, ma rance.
6)    D’un point de vue musical, je sais que vous êtes totalement fan de Christophe, Marjorie. Je ferai avec.
7)    D’un point de vue ménage, je me charge de tout à condition que vous perdiez moins de poils que mon chat, Bal.
8)    D’un point de vue même âge, on est bon.
9)    Je jouais 12 moi aussi, dans ma jeunesse, poste-clé s’il en est car que ferait le 10 sans 12 ? Le 112.
10)    En parlant de 12, je suis fan de Roberts (un instant, je sors).
11)    Bien que vous plaquiez à tour de bras sur un terrain, je vous imagine comme moi assez fidèle, foi de Papé.
12)    Et pi d’abord, y a que Mayans qui m’aille. Passion fondée en 1747.

Mlle Marjo, je doute de vous avoir convaincue* ! (Rires) Répondez-moi ! (Clin d’œil)


Marjorie Mayans dans ses œuvres : il ne doit pas faire Dublin, celui-là.

* Monde Du Rugby
* J'espère surtout vous avoir arraché un sourire !

jeudi 22 janvier 2015

Sébastien

Cher Sébastien, 

Permettez-moi tout d'abord (sans m'en mêler) de vous dédier intimement les deuxième et troisième lignes de cette missive, à vous, guerrier mis à l'avant et toujours fidèle au poste. 
Ces lignes et ces lettres, ce sont les vôtres, vous le soldat timbré de ce bourreau de poste.

Homme de Cro-Magnon assurément, homme de Kro certainement, que j'imagine amateur de demi (mais pas de mêlée), vous êtes le barbu bougon le plus connu de la planète, avant même le Capitaine, Haddock. Laissez-moi vous assurer que vous êtes un homme du pré historique.

On vous a vu débuter à Bourgoin, joyeux, puis vous avez décidé de mettre du Sale dans votre soupe. Vous fîtes ensuite le Paris osé du Racing. Métro, c'est trop ! La belle Lyon vous caressa dans le sens de la crinière et la Pro D2, championnat rugueux et rugbeux, enrégimenta les plus pros des deux compères de la mêlée : vous et votre ami Lionel, qu'on Nallet pas oublier de sitôt. 
Vous bousillâtes les Écossais du Murrayfield d'Hadrien, dans ce pays où pourtant peu de loques naissent. Vous ne fîtes pas Dublin à des Irlandais verts de peur. Les Anglais vous firent une guerre de sanglant. Même si parfois la squadra assura, vous aviez le respect de l'Italie où vous avez castré Giovanni. Le Pays de Galles dut se gratter le poireau sous votre puissance. 
Oui, vous étiez un centaure, une vigueur de cheval dans un homme fort et sans tords. Vous étiez une hydre à fourrure hirsute : vos poils repoussaient une fois coupés, pour revenir, plus pileux, faire passer la pilule aux pilards.  

J'en ai vu des découpeurs, des sécateurs, des saccageurs ! Il y avait Serge, bête de scène, guerrier casqué black, féroce comme une panthère. Mais il y eut surtout vous. 
"Chabal c'est d'la balle" nous avait prévenu Pierre Salviac. Toutes ces années, le maillot frappé du coq vous alla à ravir pour aller cogner du Bok. Cette tunique, votre bleu de travail, elle en a distribué des marrons ! Une mâchoire brisée sur le pré à Auckland rebaptisée le temps d'un soir "Au KO Land", des tampons dans les règles de l'art à faire tourner les serviettes, un essai monumental contre les Namibiens qu'on a mis bien… Votre CV, Seabass, vieux LOU de mer et ancien Shark, n'a d'égal que la longueur de vos cheveux. 

Quand le cochon fut dans le maïs, vous sûtes remettre l'église au centre du village. Quand la France eut besoin d'une icône, vous devîntes le Christ du cœur d'un pays : "Hmmmm Chabal". Les autres ? On s'en bat les steaks.
La rock-star, le coq-star, c'était vous. 

Alors Sébastien, sachez-le : vos longs cheveux graissés et mouillés par l'humilité des soirs de match auront laissé dans nos stades d'innombrables souvenirs, des souvenirs à faire dresser les poils de nos bras en une seule et belle barbe. 

Avec tout mon respect et mon admiration, 

Un fervent fan imberbe.



lundi 19 janvier 2015

Charlie, balle de break ?

Permettez-moi de revenir, chère lectrice, sur cet article du Monde qui compila mercredi les réactions de certaines autorités et instances musulmanes à la suite de la parution du « Charlie Hebdo des survivants ». Après le rassemblement du 11, on aurait presque pu croire au miracle. Eh ben nan c’est loupé, faut croire qu’Allah, Dieu, etc. n’est pas si grand que ça : elle n’est pas passée, la « une ». A l’heure qu’il est, elle est même encore en travers des soutiens-gorge. Tout n’est pas pardonné.


La larme à l’œil, faisons donc la liste tristement linéaire des réactions des uns et des autres :
« Tout sauf le Prophète », a-t-on pu lire sur les banderoles des manifestants de Nouakchott. Impossible, les gars, aucun messie ni prophète n’a droit en France voltairienne à un traitement de faveur.
Une caricature « blasphématoire ». On est d’accord avec le Parlement pakistanais. On lui précise juste qu’en France, le blasphème est un droit. Un acte « haineux ». Alors là, non. Un acte irrespectueux, oui. Et l’irrespect, ça se respecte.
D’après le ministre pakistanais des affaires religieuses, « les médias qui ont publié ces croquis devraient être interdits, toutes les copies devraient être confisquées et brûlées ». De grâce, n’aggravons pas l’effet de serre.
« L’abus de la liberté d’expression, qui est répandu actuellement en Occident, n’est pas acceptable et doit être empêché. » Par quels moyens, s’il vous plait, Madame la porte-parole de la diplomatie iranienne ? Quelle horreur.
« Aujourd’hui, contrairement à dimanche, très peu de musulmans à travers le monde sont Charlie. » Pour le chef de la diplomatie jordanienne, « être Charlie » n’a donc rien à voir avec la liberté d’expression. Le seul avantage d’un slogan pas clair, c’est de faire taire les passions au moment de rendre hommage aux victimes.
Le Front d’action islamique, parti d’opposition jordanien, exige de Charlie Hebdo qu’« il présente des excuses pour cette atteinte délibérée ». Si elle avait le 06 du Prophète, la rédac’ ne manquerait pas de l’appeler !
 « Aucune personne sensée, quelles que soient ses convictions, sa religion ou sa foi, n’accepte qu’on ridiculise ses croyances » d’après le secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique. Je suis donc fou.
Certain grand ayatollah iranien évoque « une déclaration de guerre à tous les musulmans ».
Wha. Certains de nos amis, très français et très libres, appelleront ça de la connerie démesurée, et nous pourrons les comprendre. Mais au milieu de ce ramassis de réactions aussi grosses que mon coblogueur, certaines sortent de l’eau et ont au moins le mérite d’interpeler :
Selon le patriarche des coptes orthodoxes d’Égypte, cette insulte « ne contribue absolument pas à la paix mondiale ».
Pour le grand mufti d’Égypte, il s’agit d’« une provocation injustifiée à l’encontre des sentiments des musulmans du monde entier ».
Pour le grand mufti de Jérusalem, « cette insulte a blessé les sentiments de près de deux milliards de musulmans dans le monde ».
Permettez-moi, chère lectrice, de développer un peu. Ce qui est important aujourd’hui, c’est de poser les bonnes questions et de résoudre les bons problèmes. En une semaine, le peuple français s’est rassuré sur ses valeurs séculaires mais s’est attiré bien des foudres ; force est de constater que l’après-sept-janvier est plus tendu que l’avant-sept-janvier. Or, une bonne question me semble être :
Notre aspiration très française à une liberté d’expression décomplexée par l’évolution de notre rapport à la religion justifie-t-elle de mettre en danger la coexistence pacifique des différentes communautés de ce monde ?
Arrêter les caricatures de Mahomet, au nom de la paix, est-ce vraiment donner raison aux barbares du 7 janvier ? Eux qui ont déjà tout perdu aux yeux d’Allah, Dieu, etc. et de chacun. Continuer les caricatures, c’est très flatteur pour la France car c’est poursuivre ce combat unique au monde qu’est celui des Lumières, mais c’est aussi continuer d’exacerber, dans ce même monde, des tensions déjà bien à vif, voire grossir les rangs des vengeurs. Est-il nécessaire que la France prenne ce risque majeur au nom de Voltaire ? Quid d’un break ? Quid de calmer le jeu ? Charlie, tu n’es pas méchant, tu es même très bon, tu es même génial, mais au vu des remous que tu crées, malgré ta bonté, dans la piscine de l’humanité, ne prendrais-tu pas une petite pause ? Ce ne serait pas de la peur ; ce serait aider le monde musulman. Lui donner le temps de réfléchir aux moyens d’attaquer, uni, serein, le mal à la racine : l’islamisme. Lui donner, au monde musulman, à ses éclairés, à ses intellectuels, à ses chefs spirituels, le temps de réformer l’Islam ! Et de grâce, gardons-nous de lui faire la leçon ! De lui imposer notre modèle ! Dans ce billet, à faire connaître, tout est si bien dit.

Peut-être qu’un jour – béni par Allah, Dieu, Jésus, Mahomet, etc. – à tant rire des dessins de Charlie Hebdo, tous les barbus et tous les imberbes se casseront une clavicule, tous ensemble. En attendant, la liberté d’expression de la France s’arrête là où commence l’avenir de l’Humanité.

jeudi 15 janvier 2015

"Les cousins piquent" selon Potter

** Si vous saviez comme il a ri, Potter ! Admiratif de notre travail, je pose sur cette page ce qu'il tenait à faire savoir. Il signera sa critique dès que Poudlard aura rétabli sa connexion. **

Un ami, grand dadais mais pas mauvais bougre, poète à ses heures perdues, blagueur aux retrouvées, physicien quand il a le temps, à la plume un brin sarcastique et à l’air « pas tibulaire » du tout, rugbeux, coureur – si fait, l’oiseau en question aime courir, courir pour le principe, comme ça, tout droit, ou en zigzag, comme un lapin qui échappe au civet ; il aime concourir aussi, tout pareil, pour le principe, c’est vous dire s’il est con (les cousins piquent, Renaud aussi) – un ami coureur donc, grand pompeur – rien à voir avec Félix, plus Pompée que César, coureur aussi, mais de jupons, aucun lien avec le lapin, sauf s’il est chaud, ni le chat d’ailleurs, Félix, hé boué, quel potin ! – un ami disais-je, grand pompeur, de chambre à air, vaguement softeux dans le ping, assurément sportif dans le pong, fin dans le verbe comme dans le prout, m’a récemment invité à lire son blog préféré : le sien.

Car ce fier Mineur se la raconte, se la joue, se la ramène, fait le beau, le barbot, le malin, fanfaronne, Madame la Baronne, enfin en sept mots comme en mille : pète souvent plus haut que son cul. Mais revenons au sujet de la critique : ce blog. Blog, qui n’est pas tout à fait le sien puisqu’il le coécrit avec un cousin, qui me parait tout aussi esthète que lui. Amateur de cyclisme et autres sports de bourrins : rugby, triathlon, ski de fond, tennis de table… Mais dissertons donc ! Thèse : c’est cool. Antithèse : c’est pas cool. Sainte Thérèse : 15 octobre. Petit check du calendar, Sainte Thérèse de Lesyeux, Journée internationale de la Canne Blanche. Sûrement un coup des Ivoiriens.

En fait, disserter, c’est relou, c’est chelou, tu mets les voiles dans un sens puis tu crayonnes le retour au port pour finalement revenir peu ou proue, à l’encre. Un peu comme un quart de finale de Ligue des Champions, 1-0 à l’aller, 0-1 au retour, 1 partout, « le compte est bon, vous pouvez démarquer ». La dissert’, ça pue, y a pas de tirs au but !

Je tente une nouvelle approche.

Le titre, "Les cousins piquent" : ça vaut pas trois sous, ça paye pas de mine, mais on sent que ça va tailler sévère, c’est qu’ils savent manier le crayon, les deux champions !

Le fond, ou background pour les intimes : verdâtre, limite soupe aux poireaux. Rien à redire, ça nage dans l’potage !

Exprimez-vous : c’est ce que je fais, les moustiques.

Qui sommes-nous : ça s’présente pas mal. Ça explique le titre, c’est déjà ça d’gagné. On sent qu’on va s’en farcir le trou d’balle, s’empiffrer comme des porcs, se faire péter la bidoche. Je me mets à table.

Accueil : quatre articles, ça a l’air copieux. C’est drôle, c’est fin, ça se mange sans faim. Bourré de jeux de mots, bien souvent imbitables pour le néophyte de l’exercice. Ça parle de ta mère, d’un sport à la con, d’une année qui ne rime à rien et de Charlie on the rig floor. Ça parle de gerbe, pas vraiment florale, de moult bites, de l’ami-molette et de deux charlots. Enfin ça parle surtout d’une journée en famille, d’une année de tous les records, d’un héros des temps modernes et d’une marche pour la liberté.

Fort sympathique ce p’tit blog ! Ça t’pique au vif. D’or comme dirait l’Potter.

J’allais oublier, y a les photos, pour ceux qu’auraient pas compris les textes : un plug, un slip et pis François. De quoi é-Gayet Valoche, tout ça !

mercredi 14 janvier 2015

Rendors-toi ! Rends-toi, dors !

La glande, sale hiver : c'est rester au lit lorsqu'il y a une gelée de coin. 
La glande, ma mère : c'est être à la peigne et se décoiffer sous sa couette avec détresse, quand le thermomètre du bourg donne une gelée royale à Beille.  

Pour le glandeur, il n'y a pas de "aïe" au lit. Au chaud, sa bouille abaisse un sourire que le reflet de l'eau aime, pourvu qu'il s'en foute. 
C'est un fait d'hiver : dans l'effroi de canard où il se trouve, le glandeur ne fait rien de mieux que s'enterrer, se taire et se terrer. Il mate un réveil matin. Il le tarde et il le retarde. Jusqu'à faire taire d'un coup de main cette chanson qu'il voudrait comme Véronique : sans son.
Ça lui fout la frite, avec ce coup de paume, de taire ce tube (Hercule). 

C'est un mytho logique que de se jurer qu'il va se lever. À deux doigts de faire le V de la victoire, son corps s'effondre comme neige au soleil. Il a l'impression fausse, sceptique, qu'il faut à tout prix qu'il pisse and love. Mais il se chie dessus à l'idée de sortir. Sa carcasse prend du poids, chiche ! Il reste au lit !

Ô l'hiver, twiste le glandeur dans tes draps ! Il ne pense plus à Sandra sans draps, cette fille trop bonne à cou lisse. Sa collègue de la compta dort, comme Albert, tôt. 

Glandeur !

Rendors-toi ! Rends-toi, dors ! 

Un blême blâme au boulot n'est pas un 'blème, tu t'en fous, tu n'as pas cédé, hi ! Laisse la flemme de ta vie gagner sur tapis vert, reste tapi vers ta femme. "Fuck le taf, faites la teuf !" Un amas de piges vaut bien un pyjama. Ce matin, soit tu t'étires, soit tu pointes au boulot. Alors glandeur, à l'heure de la glande, tu repars pour une nuit en plein jour. 
Quand le mercure matinal emprunte le terme aux maîtres "il fait -10 degrés", il est sept heures moins quart et le glandeur se rendort. C'était moins une, pour un peu il allait avoir les glandes de saliver tôt.

*L'auteur a eu la flemme de chercher une photo pour illustrer l'article*

dimanche 11 janvier 2015

L’irrévérence, ça se respecte !

C’est en pleine Merde du Nord que j’appris la nouvelle. Elle sortit de la bouche culotte (voilà ce qui arrive quand on a la tête dans le cul) d’un collègue bon vivant que je citerai si j’ai envie. Ce bon vivant, qui n’était d’ailleurs à l’heure qu’il était ni bien bon ni bien vif dans son une-pièce à deux balles, me regardait de son air hagard, suppliant qu’il était de lire sur ma tronche casquée la preuve de mon approbation, sinon globale, du moins partielle. Mais son histoire sonna si absurde à mes oreilles que je ne l’approuvai guère. J’étais même persuadé qu’il était saoul et le traitai de trou normand. Il m’en voulut. Je ne voulais pas du fruit défendu de son imagination, moi ! Nous travaillions dans le blizzard et je préférais manger ma pomme-dedans ! Mais il insista. Il haussa le gros ton ; il fallut faire le dos fin. Et si son histoire était vraie ?

En sortant de mon silence, je savais que j’entrais dans son jeu. Je finis par dire à mon trou (pas de Bâle, puisqu’il est normand) que son histoire me laissait pantois. « Pends-toi toi-même ! » qu’il me dit. Faut dire que nous étions sur la corde raide au milieu de cette mer, dans ce blizzard. « Faisons une pause » que je lui dis. Je lui proposai une partie de sud au cul mais il était trop à l’ouest pour jouer. Il valait mieux finir le travail avant que le ciel nous tombe sur la tête. Nous revînmes vite à nos boulons.

Voici l’histoire à laquelle je ne pouvais croire. Deux islamistes radicaux lourdement armés s’étaient introduits de force dans les locaux de Charlie Hebdo, en plein Paris, en pleine journée, assassinant douze personnes dont sept dessinateurs et rédacteurs, et en blessant onze. « Vous allez payer car vous avez insulté le Prophète ! » qu’ils ont gueulé. Montrer le Prophète à poil, fesses à l’air à la Brigitte Bardot, c’est insulter l’Islam, faut reconnaître. Parler de sa « pute de neuf ans », c’est aussi insulter l’Islam. « Le Coran, c’est de la merde, ça n’arrête pas les balles », faut dire que c’est insultant comme une. Tout comme le « dîner de cons » de Jésus, d’ailleurs. Représenter le Père, le Fils et le Saint-Esprit en train de concevoir Mgr Vingt-Trois. Christiane Taubira en singe, Marine Le Pen en merde, le pape François en Nabilla. C’est insultant, tout ça aussi.


Charlie Hebdo est un journal satirique irrespectueux par essence. Il est le symbole en France et dans le monde de la liberté d’expression sans limite. Charlie Hebdo traite tous les sujets, surtout les sensibles, avec la même irrévérence. « Aller trop loin » n’est pas Charlie Hebdo. Si on aime Charlie, on est triste aujourd'hui. Si on n’aime pas Charlie, on est triste aussi. Triste de voir des hommes opposer le feu des Kalachnikov à l’imagination des crayons et des plumes. Triste de voir des hommes déclarer la guerre armée à ceux, sans défense, qui ne font « que » penser tout haut. C’est ! Leur ! Droit ! Charlie Hebdo n’a jamais tué personne. Tuer n’est pas un droit.

« Tu insultes ma religion donc je te tue ; comme ça, tu ne recommenceras plus. » En ce début d’année 2015, ce simulacre de raisonnement est (encore) possible. Des hommes sont prêts à tout, même à mourir, pour le mettre en pratique. C’est contre ce genre de sauvagerie du corps et de l’esprit que le monde s'est uni aujourd'hui. C'est grand.


En ce début d’année 2015, il est pourtant des façons civilisées, de ne pas être d’accord : le débat ; de se défendre : le tribunal. Mais face aux provocations de Charlie Hebdo – ce que sont à l’Islam les caricatures de Mahomet – la meilleure des ripostes tient peut-être dans ces quelques phrases prononcées il y a deux ans, au nom des musulmans :
« Même si notre cœur est blessé, notre intelligence doit avoir la dignité de ne pas répondre et de regarder au-delà. […] La seule attitude noble, […] c’est d’ignorer ces attaques, regarder au dessus en disant nous sommes Français, nous sommes pour l’avenir de la France. »
Accepter nos différences et nos différends. Ces considérations dépassaient naturellement les cerveaux fanatisés des Kouachi-dessus (pour reprendre ce mot de mon co-blogueur). Ils ont cherché Charlie (sans que Charlie ne songe à les « chercher ») et l’ont malheureusement trouvé (sans que Charlie ne trouve malheureusement à qui parler). La puissance de leur mitraille n’est révélatrice que de l’inexistence de leur argumentation. Tuer est aveu d’impuissance. Même si, à compter les morts, on ne dirait pas. Charlie a perdu ses piliers et la France une partie de son élite. Il est de notre devoir de continuer la route et de faire de l’attentat du 7 janvier la victoire de nos valeurs.

samedi 3 janvier 2015

2015, à quoi tu rimes ?

Avant de développer plus avant ce que sera, et ne sera pas 2015, chère lectrice, j’aimerais vous souhaiter – donc je vous le souhaite – de ma plus belle plume – je ne dis pas qu’elle est belle – une bonne année, une bonne té-san, une bonne semaine, une bonne née-jour, une bonne trée-ren ! Perso, l’année a à peine starté que je suis déjà qué-blo dans les chons-bou, c’est dire si mon train de vie est chamboulé, je ne reconnais plus ni mes p’tits ni mes gros, p’tin moi qui rêvais de changement !

Le changement, ce n’est pas maintenant. Ça tombe bien, les placards sont encore pleins de chocolats ! C’est pour cette raison d’ailleurs, que je ne prends généralement de bonnes résolutions qu’à partir du mois de février, quand les cards-pla sont vides. Mais cette année, une fois n’est pas coutume, mes bonnes résolutions n’ont rien à voir avec ma ligne. Que de témérité ! Je ne vous cache pas que je m’avance, prudent, sur un front qui m’est inconnu. Je dirais même que mes bonnes résolutions sont cette année d’un pittoresque inégalé. Elles sont au nombre de deux… Je meurs d’envie de vous les cacher plus longtemps, mais je ne peux. Voici la première :

« Ma première bonne résolution sera celle de ma télé. »

Ça che-mar bien, ça, comme bonne résolution ! J’y vois tout de suite plus clair, dans 2015 !
Ne nous enflammons pas. Ma deuxième résolution est nettement plus re-lou :

« Ma deuxième bonne résolution sera celle de l’équation 2015 = 5*13*31. »

J’ai toujours été une bille en maths. Une année entière ne sera pas de trop pour résoudre cette équation polynomiale du 2015e degré sans inconnue. Je ne sais par où attaquer le problème. J’y ai déjà pourtant bien réfléchi toutes les vacances. En plein réveillon, j’ai cru que j’avais une piste, alors j’ai développé mon raisonnement sur la nappe phréatique de ma belle-mère. Quand je lui ai dit que j’obtenais 1 = 0, elle m’a hurlé dessus. C’est pire que la prépa. Chère lectrice, ne reste point sourde à tous mes cris, mes S.O.S. ! Je t’en prie, use du formulaire de contact de ce blog afin de me souffler la bonne réponse ! Résous, que ma joie demeure ! Mais de grâce, que les nazes arrêtent ! Un certain Albert, qui doit être bien con, m’a écrit d’outre-tombe, texto : « 2015 est un multiple de 13, CQFD. » Ouate de phoque !?! Albert, non seulement vous ne résolûtes rien, mais en plus vous me fîtes baliser ! Je suis superstitieux et treize ne me dit rien qui vaille…

Un peu comme ces quelques mots terribles, "meurtre", "monstre", "belge" qui ne riment avec rien, je crains très fort que deux mille quinze, comme deux mille quatorze, ne rime à rien. En ce moment, je regarde mon agenda. Imaginez-vous la scène ? Elle ne fait pas particulièrement rêver. Je trouve que mon agenda est particulièrement vide. A part le 21 mars, malgré la bonne résolution de mon monocle, je ne vois en 2015 aucun jour qui justifie la peine de se lever. Le 21 mars, c’est la Journée mondiale de la poésie. Le jour de Noël dernier, sur la nappe de ma mère, j’ai concocté pour l’occasion un hymne à la paix qui ne manquera pas de faire fureur, et de démontrer à la terre entière que je pète plutôt haut sur l’échelle de Richter :

Surmontons nos doutes
Coûte que coûte
Pour vivre en paix
Prout que prout

Ceci dit, il faudra être solide pour se lever frais et dispos le 21 mars 2015 au petit matin. Nous aurons tellement clubbé la veille… A l’occasion du 300e anniversaire de la mort de Louis le Quatorzième, j’ai demandé à la Lune – et le Soleil ne le sait pas – d’organiser une petite sauterie en son honneur, agrémentée d’une reconstitution de sa disparition tragique. Ma bonne Lune a fait les choses si bien que chacun pourra assister au spectacle, non seulement à Versailles, Chambre du Roi, mais dans l’Europe entière : le 20 mars, éclipse totale de Soleil.

En 2015, cette année à quatre chiffres dont la somme fait huit, cette même année que mon aïeul François Marie (1781-1832) eût volontiers nommée l’An CCXXIV de la République française, l’eût-il connue, en 2015 quoi, soit deux cents ans après, la Prophétie se réalise et l’Histoire se répète. Le 31 octobre de cette année dont le nom disgracieux ne rime qu’avec lui-même, en vérité, en vérité, je vous le dis, le 31 octobre 2015, en rugby à XV, dans une ambiance très crunchy, c’est Waterloo à Twickenham. Mais dans nos esprits très français, la plus célèbre des louzes cédera bientôt la vedette à la plus fameuse des victoires : Marignan, c’était il y a cinq cents ans. Ce qui signifie que, les calculs de la rédac' qui ne sauraient être faux étant exacts, François Ier s'attelle à un cent-unième quinquennat. Ni plus, ni moins. Record ?