dimanche 5 juillet 2015

Étape 2 : dur dur d'être une bordure !

Sur le vélo on connait le coup de bambou, le coup de mou, le coup de poing dans Merckx et le coup de moins bien. Il existe aussi le coup de bordure et aujourd’hui on en a bouffé à tous les coups aux Pays-Bas, de ce coup bas à bas coût !

Le coup de bordure, c’est comme croiser ton ex dans la rue : tout le monde y pense, tout le monde le craint et veut l’éviter mais elle finit toujours par arriver. Et quand ça arrive, tu es largué (comme par ton ex, d’ailleurs, mais ça c’est une autre histoire).

Ainsi, on pouvait lire entre les lignes de cette première étape en ligne que son sous-titre serait « ça va bordurer ». Et pour notre plus grand plaisir le chapitre du jour s’est montré à la hauteur de sa couv’ au premier abord, dur. 

Comme son nom l’indique, le but de de cette manœuvre est de foutre tout le monde sur le bas-côté quand souffle un fort vent latéral, afin de laisser des gros poissons dans la pampa, échoués et dans les choux. La pluie est une option intéressante car la bordure mouillée est un terrain encore plus glissant. 
Il suffit donc qu’une équipe d’épouvantails fasse l’éventail, alors le vent taille le peloton en deux, en trois ou en cent-dix-huit morceaux (il faut que des favoris soient piégés, sinon ce n’est pas drôle). Un cas sûr de bonne bordure, c’est une cassure. Et aujourd’hui, à la manière de Rohan de Nice ou de Brice Dennis, le peloton s’est fait casser.

L’île nouvelle de Zélande était le théâtre idéal pour mettre des hommes à la mer et des hommes à l’amende. Bonne nouvelle, Zélande a tenu ses promesses ! Des favoris se sont fait haka dessus, y’avait ka maté leur visage à l’arrivée : sous la pluie, des litres de sales gueules pour Quintana, Nibali, Pinot, Bardet, Kruiswijk, Yates, Peraud… Dure, la bordure, et ça dure ! Il restait cent kilomètres à parcourir quand tout péta en petits tas. 
Seuls quelques favoris parvinrent à tenir et à se friser les moustaches au nez et à la barbe de leurs concurrents directs : 
-Froome, Chris aux p’tits soins dans la lunette des caméras et dans l’œil du cyclone.
-Alberto, qu’on t’adore quand tu sais faire la course devant ! 
-Le TVG Tejay Van Garderen, arrivé à l’heure, OK au quai, malgré la grève des contrôleurs d’échappées. 

Avant l’arrivée, Perrig (quel meneur !), Fonseca (encore Séché avant la pluie), Barta (tchèque it out) et un Stef plutôt clément avaient tenté de se barrer. En vain. 
Pour la victoire d’étape, et Brassens nous avait pourtant prévenu, c’est Greipel qui grappille, le Gorille de Rostock, mastoc, s’impose devant un Caven-desh’ livré à lui-même dans le final. Sagan, sans en faire un roman de Françoise, attrape la 2ème place. Cancellara, quant à lui se pare de jaune en terminant 3ème. Les bonifications l’ont bonifié, et comme un bon vin, le couteau suisse s’améliore avec les années. D’ailleurs, Tony Martyr la gueule. Condamné par la 4ème place de son sprinteur, le panzerwagen se contentera d’être vert de rage en voyant le jaune fuir ses épaules sous l’orage de Zélande. 

Mais bonne nouvelle pour les revanchards, demain sera le jour d’Huy pour oublier hier, alors ne faites pas le mur, gardez-en dans la musette. Bonne nuit !



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