samedi 4 juillet 2015

Étape 1 : Juan de Nice sur sa vague

Il est 14h et la rampe Festina réglée comme une pendule balance Daniel Teklehaimanot, accompagné de son nom incommensurablement chiant, dans le grand bain de la foule d’Utrecht. Premier africain noir à tenter de tâter le jaune, il rentre dans son effort et dans l’Histoire du Tour. Voilà pour la postérité, après l’année dernière et le chinois Ji Cheng « tueur d’échappée », le Tour vient d’achever sa mondialisation. La grande boucle est bouclée.

Pour la grand-messe du vélo, Adam et Dave sont aux commentaires de la genèse de ce cru 2015. Dialogue, monologue, prologue. Comme à son habitude, il rame Adam, il pédale dans la semoule. Et au jardin d’Eden, pas de hasard : Nicolas Geay, à vol d’oiseau, relève le niveau.

Les affaires reprennent. On soupçonne Lars Boom d’avoir touché au fruit interdit, cependant on ne le bannit pas car « in Vino veritas » nous explique Vinokourov. Qu’à cela ne tienne, mauvais esprit, sors de ce cortisone ! Badaboom : un Lars, et ça repart. 

La course poursuit son bonhomme de chemin de croix. Pinot, de Haute-Saône mais pas des Charentes, signe un beau chrono « cocorico », digne d’un favori. On a déjà envie de lui enlever son « P » pour que ça fasse Hinault, trente ans de disette plus tard. On s'emballe. Patience, son Tour viendra. 
Juan de Nice, très en cannes, avait déjà fait sa promenade des australiens. Meilleur temps pour le wallaby : c’est la fête du slip kangourou, tout le monde s’en émeut. 
Il ne sera plus battu, malgré la foule qui chante « Je t’aime » à Cancel-Lara Fabian, malgré le tonique Martin, malgré un Tom au four et Dumoulin et malgré ce beau plateau de compas qui roulent furieusement des mécaniques.

Au terme de ce prologue, le premier maillot jaune du Tour de France 2015 est australien. Et il le portera demain matin tout haut aux Pays-Bas. 

Il a le smile Rohan

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire