mercredi 1 avril 2015

Poison d'avril

Le poisson d'avril est un cas nullard de blague qui cale en bourre. Toute une journée nous bouffons des salades et de la farce qui ne font pas rire les mouettes. Le premier avril, ouvrez les vannes ! Impossible de faire barrage à ces fumisteries, à ces facéties, à ces havresacs, à ces balourdises, à ces galéjades, à ces hâbleries, à ces boutades et à toutes ces formes de rodomontades.
Aussi vrai que le jour du poisson n'est pas le carpe diem mais le vendredi sain, je n'aime pas le premier avril. 

J'aime autant cette farce qu'une dinde.

En avril, Lavigne chante du punk rock pour ado avec sa guitare Hello Kitty. Non mais hello, qui t'es pour oser nous saouler Lavigne ? Tu ne mérites ni diots ni os, et surtout pas vin sur vin.
Tout comme le "C'est une fille d'avril" que nous chante Voulzy. Mais voulzy-vous bien vous taire ? Laurent, en avril ne vous découvrez pas d'une fille. 

Mais je divague à l'amer !

Ils ont l'air de bien se marrer

Le premier avril, si par mégarde je m'égare par Dieu ou de Lyon, c'est surtout à cause du train-train quotidien bouleversé, comme si tout le monde avait pris un rail de cette coke que les dealers locaux motivent à acheter sans le sou et sous le manteau. 
On se force à rire, pire, à faire rire. On colle des poissons, avec des faux filets quand notre voisin tournedos. J'aimerais être bouché pour charcuter toutes ces sottises et ne pas les entendre. 

Pour moi le premier avril n'est pas le jour des sourires mais des sous-rires. Pas celui des fous-rires mais des faux-rires. Faux-culs comme un hippo crazy. Hypocrite comme un hypocondriaque. Un Argan sans son huile. Un malade imaginaire, une marrade imaginaire. Un Harpagon de l'art pas bon. Un avare de mots-lierre, des mots envahissants comme une mauvaise herbe grimpante. Le premier avril devrait mourir sur scène, et son poisson dédié mourir sur le lit de la Seine.

Aussi : pourquoi tant d'aigreur dans ce billet ? Parce qu'à mon goût amer, l'acidité de la plaisanterie n'a pas besoin de jour spécial pour épicer notre quotidien. Oubliez le premier avril, et riez. Riez, bordel !  Tous les jours du calendrier, riez et faites la gueule le premier avril pour en rire ! Allez, riez.

En espérant que ma demande de marrage vous passe la blague au doigt, je vous souhaite, doux lecteurs, une bonne lune de fiel. 

Et voici pour vous un wapiti d'avril, parce que pourquoi pas ? 

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