samedi 26 décembre 2015

Probel ! Probel harassé ! Probel brisé ! Probel exténué ! Mais Probel publié !*

Comme vous le savez peut-être, et si vous ne le savez pas, c’est que vous travaillez trop, mon livre Permis de croquer, sorti mi-novembre, rencontre un succès considérable. Il a déjà obtenu un prix ! Non, pas le prix qu’on-court après, ni le prix Renaudot, ni même le prix Dandprejudice, mais le prix de quinze euros, ce qui est aussi Cher que la chanteuse quand on y pense bien.

Le livre n’est pas donné, non, puisqu’il est en vente**. Si vous avez les boules, je comprendrai… Tout dépend des bourses.

Permis de croquer est un bel objet de format palindromique (12x21 cm), peu épais (56 pages) mais de fort grammage (120 g) ; autrement dit, tout en finesse, et dense ; illustré avec talent dans un atelier d'enfer ; imprimé avec amour au cœur de l'Yonne (rien à voir avec le camembert). Permis de croquer sent bon le beau bébé frais. D'ailleurs, qui/qu'y croque-t-on ? De bonnes poires, pardi ! Mes idoles ? Évidemment. Mes amis ? Carrément. Mes amours ? Ben ouais. Une vingtaine de portraits rythmés, pour la plupart en vers réguliers, brossés à grand renfort d'esprit, d'humour, d'audace. Une poésie porteuse de sens, travaillée, recherchée, sans être obscure. Et ce n’est pas moi qui le dis ! Enfin si, un peu quand même. Mais pas que !
« C’est un régal, ce petit recueil ! » Vincent Dedienne (comédien, chroniqueur)
« Prometteur ! » Gordon Zola (écrivain)
« Écrit au millimètre, drôle, impertinent, subtil, profond pour nous surprendre, attachant, bienveillant… Il s’en dégage une personnalité, quelque chose de jamais vu. C’est quand même tout un exercice que de rédiger ce bordel maîtrisé. Après, je ne suis pas bien futé et je n’y connais rien. » P-A Bardet (co-blogueur)
Sur des poèmes en particulier (P-A) :
« Une belle déclaration de fan couillu. Un poète qui veut pécho une star du grand écran, ça a le mérite d’accoucher de ce poème finalement drôle et gorgé d’admiration ; mais est-elle réelle ou surjouée ? »
« Parfois, plus c’est court, plus c’est bon ! »
« Pour une fois on ne rigole pas, on lit et on savoure ça comme du boudin. Ça fait du bien de ne plus se concentrer pour voir le jeu de mots, ce poème coule tout seul et c’est pour ça qu’on l’aime et qu’on le découvre comme toujours parsemé d’instants de bravoure en rimes et en mots savamment choisis. »
« On atteint le moment du recueil où on doit logiquement se faire chier, mais on n’y arrive pas ! »
« Je pense que Baudelaire bourré aurait écrit le même pour sa sœur. »
Merci de nous lire sur ce blog qui fête un an de buzz plus ou moins médiatiques !
Et de me lire tantôt sur papier j’espère ! Il est permis de craquer !




*T'es un auteur, t'as pas d'ego ? Non mégalo quoi !
**Télécharger, remplir et renvoyer le bon de commande, avec votre paiement. Vous pouvez également passer commande en librairie.

dimanche 15 novembre 2015

À l’Homme

Qui t’a poussé couillon
À semer la terreur
À tuer au hasard
De tes lois de tes peurs
À massacrer grand con
Tes propres frères et sœurs
Vas-y d’où sont sorties
Tes idées de répandre
Tes chapelles tes écoles
Ta putain de parole
Elle vient d’où ton envie
De crever ton voisin
D’épuiser par les armes
Tout le sang de tes races
T’en as pas marre enfin
De t’enfoncer profond
Dans tes guéguerres et dans tes divisions
On n’en peut plus l’humain
De tes balles tes conneries
De tes bombes tes tueries
Et on se demande bien
Ce qu’on t’a fait bon dieu
Pour en arriver là

dimanche 27 septembre 2015

Galles a la dalle !

Depuis des semaines et des mois, l’Angleterre-Pays de Galles du 26 septembre, 127e choc entre les voisins honnis, sentait bon le match crucial des phases de poule de cette huitième Coupe du monde de rugby. Une confrontation aux allures de huitième de finale dont le résultat devait entailler les chances de qualification du perdant, les Britanniques partageant la « poule de la mort » avec un autre ténor du rugby mondial, l’Australie. Au coup de sifflet, les Gallois sont amoindris par les blessures récentes de deux titulaires : Halfpenny, pas de chance pour un sou, Webb, joueur de classe World Wide. Contre l’Uruguay, le Poireau a même perdu Allen. Les Anglais, eux, devront se passer des services du charpenté Joseph.

A Twickenham, après les hymnes, il déclare la War ouverte, Burton. Dans une formidable débauche d’énergie cautionnée par le Pape Jean-Pierre, les deux armées s’envoient tour à tour à la face leurs missiles bibliques ; pour éviter que sur le pré ne règne la loi de Lawes, Roberts propulse dans le buffet anglois son quintal à volonté. A la 20e, les tentatives de débordement de ce cher Watson restent vaines : 6-6 grâce aux fiables bottes des 10. Cependant, léger avantage aux Anglais, en particulier en mêlée : Dan s’y Cole.

A la mi-temps de la première mi-temps, fait marquant, Lydiate, tracteur n°6, fidèle à sa réputation, d’un plaquage aux chevilles, tête la première, chope Wood qui allait au charbon ; Laporte crie au complot, les esprits s’échauffent, les corps s’empoignent ; le marron démange Mike Brown ! Mais face aux perches, le pack gaulois pris par la patrouille permet à l’Albion de prendre les commandes pour la première fois du match (9-6). Quand à la 27e Jonny May profite d’une erreur de marquage de George North, à l’ouest, pour planter petit côté le premier essai du match, pour Wales le cochon est dans le maïs ; on voit mal un adversaire si perfide lâcher un avantage de dix points (16-6). Brad barrit de plaisir, cependant Wales reste dans le coup : la percée plein champ de Scott Williams fait oublier les ballons perdus en touche ; Biggar réduit l’écart avant la pause (16-9). 

 The Chopper en action

Au retour des vestiaires, Lancaster launch Bury et l’excellent Ben Youngs sets the night on fire ; Farrell enquille, so does Biggar, profitant de l’indiscipline anglaise (22-15, 54e). Les Diables rouges ont-ils les balls assez grosses pour renverser ce match ? Emmené par un Faletau des grands soirs, monstrueux derrière sa mêlée, revigoré par les rentrées de Ken et de Samson, le pack n’a pas dit son dernier mot, Jeanpierre ! Après une nouvelle pénalité de Jean-Marie Biggar (22-18), le schmilblick prend pour Wales une tournure de scénario catastrophe avec la sortie sur civière du très en vue S. Williams, à la 62e. Avec la volonté évidente d’enfin se détacher au score, les Anglais envoient tout le jeu qu’ils trouvent sous la pédale de Chris : sur l’aile gauche il n’y a pas de May qui tienne en place, et sur une énorme action anglaise, la défense galloise aux abois, qui plie mais ne rompt pas, perd son ailier Amos blessé à l’épaule, et son arrière L. Williams, K-O. Jenkins, 46 ans, est à la faute. 25-18 (69e). Roussi.

Puis il y a cette action venue d’ailleurs, deux minutes plus tard, où Roberts fait une passe, décalant un énième Williams, Lloyd celui-ci, qui prolonge d’une merveille de coup de pied de recentrage pour son demi de mêlée. Essai de Monsieur le 9 entre les poteaux. 25-25. Ni vu ni pola.

A six minutes du terme, de près de cinquante mètres, Big Art, l’artisan de la victoire, passe sa septième pénalité de la soirée, redonnant l’avantage aux siens. La Rose aurait pu égaliser en toute fin de match mais elle préféra jouer la gagne en tapant en touche. Le char Teris à lui seul bouta hors du terrain le groupé pénétrant qui s’ensuivit. Garcès la fin du match siffla ; unhappy, Farrell Williams félicita. 

jeudi 17 septembre 2015

Connaissez-vous le Léopard Masqué ?

C’est rue Daguerre, à Paris, dans le 14e, il y a par là quatorze jours, un samedi, vers quatorze heures, je crois. La température ? Quatorze degrés à tout casser, la voix, la routine, la croûte, la baraque, la gueule, la tirelire, la nénette, la margoulette et même la clavicule. J’ai le ventre plein aux as, bien garni du Bento 2 que je viens d’absorber chez Yoki, rue du Maine. Mais pourquoi ce con, se demanderont les demandeurs d’emploi, nous parle-t-il de sushis dans un billet intitulé « Connaissez-vous le Léopard Masqué ? » ? Rassurez-vous, j’ai la réponse à cette question que je me pose aussi, en même temps que vous, là, devant cet écran maculé de taches oscillant entre la chiure de mouche et la crotte de nez.

En gros, je traîne ma grole rue Daguerre, vous savez, ce genre de promenade digestive, que l’on voudrait aussi solitaire qu’intestinalement ça va pas fort… Il faut croire, hélas ! que le vent du boulet parvint au numéro 90 car voilà pas qu’une crème de bonhomme se pointe sur le perron en me lançant : « Ça gaze ? »

C’est bien, ça, comme réaction ! Moi, je ne sais pas ce qui me prend, je réponds en russe quelque chose qui peut se traduire par « Daguerre et Pet ».

Non, non, la maison n’est pas close

Alcide – c’est le petit prénom du gars qui bulle quand moi je gaze – kife mon russe et m’invite à entrer dans la charmante boutique des éditions du Léopard Masqué. Mais pourquoi un tel nom ? Pourquoi ? Je fais remarquer, intelligemment me semble-t-il, que le Casoar Casqué aurait marché aussi… « Mouais, on y a pensé… Au Canard Laqué aussi… Le Richard Gasqué, pareil, on y a pensé, mais on a trop peur de se faire racketter ! L’Eurostar à Quai… Trop bateau ! » Moi je propose encore le Pélo Tard Pacsé, mais comme le Léotard Sexy, comme le Salopard Taxé, ils y ont pensé aussi ! D’ailleurs, ici c’est Gordon qui décide.

Je demande qui est Gordon quand surgit un jeune blanc-bec qui demande à Alcide s’il n’a pas quelques cartons à lui prêter pour son déménagement. « Ah non, désolé Léo ! » Léo part fâché.

Gordon, c’est Gordon Zola en fait. Sérieux. Le fondateur des éditions en 2004. « Un sacré numéro » d’après son acolyte. Sacré numéro un de la littérature humoristique en France en tout cas. Gordon Zola écrit des romans historico-déconnants et des polars humoristico-délirants qui n’ont pas tous le fromage pour sujet (Mozart est là, Les suppôts de Sitoire, Un manchot pour l'Empereur) ; il est le concepteur et l’auteur principal de la série de romans parodiques « Saint-Tin et son ami Lou » dont je ne peux m’empêcher de vous livrer quelques-uns des truculents titres : L’affaire tourne au sale, Le sceptre du tocard, Le « 13 heures » réclame le rouge, On a fait un marché sur la Lune… D’après sa page Facebook, tous ses livres ont obtenu des prix… allant de 11 à 21 euros ! 

Léopard te Voici

Alcide, il a de quoi être fier de sa boutique. On se sent chez l’Léopard comme chez Mémé. Couleur, chaleur, bel esprit ! Partout les couvertures très gaies de Tristan Badoual, partout les bons mots de Gordon envie de tout lire ! Il paraît que celui-ci vit avec sa chatte et ses trois piranhas domestiques, mais comme dit mon chouchou, « Zola ne nous regarde pas ! » Alcide, qui n’en manque pas une, me raconte le grand coup de neuf qu’il a donné tantôt à la boutique, les travaux, la peinture, quand Gordon, impatient, lui cria : « Alcide, action ! » Ils prirent des photos, naturellement, quand tout fut fini ; je me demande s’il a mis le flash, Gordon…

mercredi 29 juillet 2015

Réhabilitation du Pim's à l'orange

Si vous suivez l’actualité, vous devez savoir que cette semaine est placée sous le signe de la polémique-ados, adultes, vieux, nous sommes tous concernés - polémique disais-je, aussi inextricable qu’internationale. Comme les médias ne comprennent goutte à l’affaire qui déchire le monde et refait surgir les fantômes de sa division en deux blocs, ils ont pour l’heure préféré la taire. La question est pourtant simple : quelle place le Pim’s à l’orange tient-il dans nos bouches et dans nos cœurs ? Insistons sur le fait que le débat ne porte que sur la version orange du biscuit, surtout pas framboise, et encore moins Pomme’s.

Figurez-vous que lundi matin à la première heure, impatiente de donner son avis d’experte sur la question, Daily Cieuse, leader givrée* de la team S’Caille, maillot à point de la meilleure grimpeuse après je ne sais combien d’années de blogging en pente abrupte, lança dans le premier petit col, Hié de Lu, une attaque décisive : elle n’hésitait pas à qualifier le Pim’s à l’orange de « produit vaisselle en gelée » bon à « remplacer une bonde de baignoire », et à traiter ses consommateurs de demeurés. La miss avait si bien tourné son article qu’en un clin d’œil le Pim’s à l’orange dégoûtait la terre entière.

J’avais beau être en vacances, je ne pouvais laisser pareille infamie se tramer à mon nez et à ma barbe si j’en avais. Je me rappelais trop les injustices faites aux Petits Beurres ; pour rien au monde je ne tolèrerais la répétition de telles injures. Mais perdu que j’étais dans la pampa, et sans connectivité, je m’aperçus Dieu merci, assez tôt ! que les conditions dans lesquelles je me trouvais n’étaient pas optimales pour retourner un procès mal embarqué ; j’allai donc acheter une carte Sim’s à Orange, la ville la plus proche ; ce fut une charmante dame, une bonne pâte, génoise en plus, qui me reçut. Je me demande pourquoi je vous raconte tout ça, je voulais juste dire qu’une fois équipé d’un téléphone, je pus dicter à Mister Menupénis, mon secrétaire, cet article, oui celui-ci, et qu’après un certain temps Mister Menupénis me dit que ça faisait déjà trois paragraphes que je lui dictais et que par conséquent, il était judicieux de songer à conclure.

Je lui répondis sèchement que les conclusions, c’était pas du tout mon tuc, que je préférais les apéros. Eh là, devinez quoi ! Mister Menupénis se met à me traiter de tous les noms, il me hurle que mon client le Pim’s à l’orange est pas dans la merde avec un incapable comme moi ! Eh pim ! Ça fait… non pas des Chocapic, mais mal à mon ego, alors je n’hésite pas une seconde : « Tu es viré ! que je lui crie, sur la paille-dehors ! »

De dépit je raccroche, hors de moi je mets un grand coup de dent dans mon client. Quelle erreur ! Mais quel délice ! Le Pim’s n’est-il point le résultat raffiné du savant mélange de trois saveurs et de trois textures ? Ô douce Daily Cieuse, pourquoi s’en prendre à cet être chétif à la fois si craquant et si moelleux ? Tant d’acharnement me dépasse. Je me souviens du temps des récrés où, jeunes, nous sortions nos goûters et où, de peur qu’on me les vole, mon meilleur ami me disait : « T’entends, cache tes Pim’s, allô, range-les dans ton slip ! »

*pour ne pas dire gelée.